Rachida Dati défend le crédit d’impôt cinéma au Sénat

Rachida Dati au Sénat le 28 octobre 2026 © Sénat

La ministre de la Culture était auditionnée le 28 octobre par la commission Culture du Sénat sur son budget 2026. 

Si le budget prévu pour la Culture en 2026 est en baisse de plus de 200 millions d’euros, Rachida Dati estime que dans le contexte politique et économique actuel, il maintient un « très haut niveau d’ambition ». Interrogée par les sénateurs sur ce qui concerne la filière cinéma, la ministre de la Culture dit s’être battue contre un plafonnement des ressources du CNC, rappelant qu’elles provenaient de taxes spéciales, et a précisé que le nouveau prélèvement de 50 millions d’euros sur sa trésorerie, « fortement réduit par rapport aux discussions initiales, ne saurait être d’un montant supérieur, ou réitéré après 2026 ».
Sur la baisse éventuelle du crédit d’impôt cinéma, Rachida Dati se dit « très claire : mon combat, c’est qu’il ne soit pas remis en cause », notamment parce qu’il est un « facteur d’inclusion et d’emploi des jeunes ».

Elle est restée plus évasive sur l’avenir de la chronologie des médias, souhaitant « de nouveaux accords gagnant-gagnant », sans commenter les recours de Netflix et Amazon devant le Conseil d’État, ni les avancées de la directive SMA au niveau européen au sujet de laquelle elle a été questionnée. 

Sur le pass Culture, Rachida Dati a rappelé sa volonté d’en faire un outil de démocratisation culturelle, et estime qu’aujourd’hui, « on y est », grâce à la réforme qui a permis de mieux cibler les jeunes « qui en ont vraiment besoin ». Elle explique en effet la réduction des crédits alloués par son « choix de la formation, de la médiation et de l’égalité de chances ». Elle se félicite que plus de 70 % des élèves du secondaire ont bénéficié de la part collective… sans préciser quelle sera son évolution. 

Le budget de l’audiovisuel public, avec la réduction annoncée de 71 M€, dont 65,3 M€ sur France Télévision, est une grande source d’inquiétude, le président de la commission Laurent Lafon pointant en particulier les conséquences sur l’ensemble de la filière audiovisuelle. La ministre admet qu’il s’agit d’un « vrai défi » mais que pour répondre aux exigences de la Cour des comptes, « la priorité pour l’audiovisuel public, c’est de lui donner un nouveau cap. » C’est ce qui fonde la réforme de holding voulue par Rachida Dati, avec notamment une « coopération indispensable entre France 3 et France Bleu » ou encore « une priorité au numérique », dans l’idée d’être plus proche de chacun, en particulier la jeunesse, « qui est très déconnectée de l’audiovisuel public ». La ministre reconnaît toutefois le risque « que les économies ne soient pas faites au bon endroit, notamment sur les programmes ». Mais de façon générale, elle affirme être « favorable à un État fort et à un audiovisuel public… qui reste public ».

Rachida Dati au Sénat le 28 octobre 2026 © Sénat

Les News