Suite au décès de son gérant, le mono-écran Olympic est repris par sa famille, avec le souhait de perpétuer un héritage et un lieu essentiel pour la commune auvergnate.
C’est un drame familial qui a accéléré le destin de la salle du Mont-Dore (Puy-de-Dôme), à une quarantaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand. En août dernier, la disparition de Jean-Marie Leoty, exploitant des lieux pendant 30 ans, conduit ses filles Lola et Lou et leur mère, Aurélie Battut, à reprendre le flambeau de manière anticipée. « C’est un défi colossal car nous ne cessons pas nos activités annexes pour reprendre le cinéma », expliquent les nouvelles gérantes, soucieuses de ne pas « interrompre l’histoire familiale ». L’Olympic est avant tout « un héritage culturel, mémoriel, affectif : nos meilleurs souvenirs avec notre père se trouvant dans cette salle ». C’est aussi « un engagement pour la culture dans une petite ville : il faut que Mont-Dore retrouve son cinéma », insiste Lou Leoty, soulignant le soutien inconditionnel de la municipalité.
Le 13 décembre prochain, la salle de 180 places, dont les premières séances remontent à 1942, rallumera son projecteur avec Dossier 137 de Dominik Moll, suivi d’une rencontre-cocktail où la famille exposera ses projets. « Nous aimerions redonner à la salle un véritable élan de lieu culturel, dynamique et inclusif », en renouant avec le festival Jeune public Plein la Bobine ou avec de la médiation culturelle, via des débats autour de films plus exigeants, des séances cultes, de patrimoine ou de genre destinées aux 15-25 ans, mais aussi une mise en avant du court-métrage avec l’intervention de jeunes auteurs. Le reste de la programmation s’articulera principalement autour de films grand public qui font « vivre la salle, mais nous aimerions augmenter la part de l’art et essai », L’Olympic n’ayant plus été classé depuis 2011. Il avait accueilli près de 10 000 spectateurs en 2024.
Concrètement, en raison des contraintes professionnelles, le cinéma ouvrira « plutôt le week-end et lors des vacances scolaires, à raison de deux séances quotidiennes, avec le recrutement, durant l’été, d’un salarié pour pallier à nos possibles absences sur les deux mois », indique Aurélie Battut, nouvelle gérante du site en plus de ses fonctions de cadre chez Michelin. Lycéenne en option cinéma, Lola s’occupe de la communication sur les réseaux et de la création graphique et audiovisuelle, tandis que Lou, étudiante et critique de cinéma, va animer les projets de médiation culturelle et épauler sur la communication. « Toutes les décisions sont prises à trois. » Dont celle d’entreprendre prochainement des travaux (nouveaux sièges, murs et tentures) pour moderniser un établissement dont la dernière rénovation remonte à 2001, avec le changement des fauteuils et la réfection du hall. « Nous aimerions que notre projet de réaménagement, impulsé par notre père, corresponde au plus près à ce qu’il avait pensé », précise Lola. « Notre père était fier de nous laisser ce patrimoine. À trois, nous puisons dans notre cohésion, notre courage et notre passion pour poursuivre ce rêve. »


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