Cinema United vent debout contre le rachat de Warner par Netflix

L’organisation professionnelle des cinémas américains (ex Nato), qui représente plus de 30 000 salles aux États-Unis et 26 000 à l’international, dénonce une transaction qui nuira aux exploitants et à l’industrie du divertissement dans le monde entier.

« Le projet de rachat de Warner Bros. par Netflix constitue une menace sans précédent pour le secteur mondial de l’exploitation », estime Michael O’Leary, président-directeur général de Cinema United, qui, comme l’Union Internationale des cinémas en Europe, s’oppose à cette transaction. 

Soulignant que « le modèle économique affiché par Netflix ne soutient pas l’exploitation en salles », l’organisation appelle les régulateurs à examiner de près les modalités de cette opération « et mesurer l’impact négatif qu’elle aura sur les spectateurs, sur l’exploitation et sur l’ensemble de l’industrie du divertissement ».

Selon les estimations de Cinema United, « si les films traditionnellement dotés d’une sortie salle ambitieuse par Warner Bros. venaient à quitter les grands écrans », l’accord avec Netflix conduirait à une chute de 25 % du box-office annuel américain. Pour rappel, cette dernière ne concède actuellement qu’une poignée de sorties en salles, souvent symboliques, tandis que l’immense majorité de ses productions arrive directement sur sa plateforme.

« Le succès de Netflix repose sur la télévision, pas sur les films sur grand écran. Un véritable engagement envers l’exploitation suppose un line-up de titres solide, assorti d’une période significative d’exclusivité salles et soutenu par un effort marketing. Des sorties sporadiques et tronquées, limitées à quelques salles pour répondre aux critères des prix, ne constituent pas un engagement envers l’exploitation », poursuit O’Leary.

Il met en avant le rôle culturel et économique des salles de cinéma, qui représentent « une industrie de centres-villes », rappelant que pour chaque dollar dépensé dans un cinéma local, 1,50 dollar est dépensé dans les commerces voisins. « Voilà ce qui est en jeu si nous acceptons un marché avec moins de films. Des salles fermeront, des communautés en souffriront, des emplois seront perdus. »

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