Les représentants de l’exploitation, distribution, et autres acteurs de l’éducation aux images se réjouissent des annonces d’Édouard Geffray et Rachida Dati.
« C’est un jour historique », affirme Richard Patry. Le président de la Fédération nationale des cinémas français, présent à Créteil pour découvrir les nouvelles mesures sur l’éducation au cinéma, rappelle son combat avec Aurélie Delage, présidente de la commission éducation à l’image de la FNCF : « Depuis deux ans, nous avons fait des centaines de réunions pour alerter sur la mise en danger de l’éducation au cinéma, un modèle exceptionnel et unique au monde. Mais l’enchaînement de ministres de l’Éducation nationale nous donnait l’impression de prêcher dans le désert. » La nomination d’Édouard Geffray à la rue de Grenelle en octobre dernier était déjà un bon signal pour la FNCF, qui a « tissé des liens très importants » avec le haut fonctionnaire au fil des entretiens pour son rapport « unanimement salué ». Et les annonces de mardi confortent l’optimisme du président de la FNCF, avec « l’ambition exceptionnelle de passer de 2 millions à 4 millions d’élèves impliqués, doublée d’une volonté de ré-impliquer tous les acteurs, que ce soit les salles, les circuits itinérants, les associations, les Départements, les Régions, les Drac, le CNC… ».
Un enthousiasme partagé par Victor Hadida, qui se dit « extrêmement fier » de voir les éditeurs-distributeurs prendre part à ce système d’éducation à l’image à travers leurs propositions de films. « Nous voyons la passion qui anime les professeurs et les élèves, et l’ouverture d’esprit dont bénéficient dès le plus jeune âge les enfants côtoyant la salle de cinéma. C’est quelque chose d’absolument essentiel pour nous. » Le président de la Fédération nationale des éditeurs de films remercie ainsi Édouard Geffray pour « l’application immédiate de son rapport », et salue Rachida Dati pour « sa ténacité à démocratiser la culture et le cinéma ».
Pour Guillaume Bachy, qui a accueilli les ministres dans ses Cinémas du Palais, ces annonces « vont dans le bon sens ». Le président de l’Association des cinémas d’art et d’essai insiste sur « la rapidité de la mise en route des propositions du rapport Geffray, seulement deux mois après sa publication, qui prouve la volonté des deux ministères de s’impliquer dans l’éducation au cinéma ». Guillaume Bachy note toutefois encore « un point à éclaircir » quant à l’absence d’informations sur la part collective du pass Culture : « Ce n’était en effet pas le lieu hier, mais avec un budget en construction au niveau gouvernemental, nous devrons très vite en savoir plus pour avancer dans nos actions. »
Du côté des autres réactions, Aurélie Delage a salué sur ses réseaux « un plan ambitieux et incarné », tandis que Béatrice Boursier, déléguée générale du Syndicat des cinémas d’art, de répertoire et d’essai, a remercié les ministres « pour la rapidité de la mise en œuvre de ces mesures ».
Échos de Metz
L’équipe de l’Archipel des Lucioles, elle, était à Metz pour ses Rencontres nationales qui se sont ouvertes au moment des annonces des ministres. Un peu tôt donc pour commenter en détail les mesures, mais qui, de façon générale, ont été saluées, en ce qu’elles reprennent les propositions du rapport Geffray. « Ce rapport nous a redonné une forme d’espoir », a rappelé la présidente de l’association Stéphanie Dalfeur, « et nous a rassuré sur nos missions et sur le binôme reconstitué entre les deux ministères ».
Les deux ministres ont fait entendre « une parole politique forte », s’est félicité à Metz Olivier Meneux, coordinateur général de la Fédération de l’Action Culturelle Cinématographique (FACC). Non seulement les difficultés et constats exprimés depuis des années par les acteurs de l’éducation aux images ont été entendus, mais « que des politiques qualifient aujourd’hui le grand écran de cinéma “d’antidote” et de “ meilleure réponse” face à un certain “chaos visuel”, est vital », selon le représentant de la FACC.
Reste à connaître, pour les coordinateurs territoriaux, comment vont se traduire concrètement ces mesures ; ils pourront à ce sujet interroger Gaëtan Bruel, attendu à Metz ce jeudi.
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