À l’occasion du Festival Lumière, le CNC a présenté les résultats en salles des films de répertoire sur l’année 2024, ainsi qu’un sondage sur leur perception par les spectateurs en 2025.
Qu’est-ce qu’un film de patrimoine et pourquoi le regarder ?
D’après l’enquête menée auprès de 1 580 personnes, 47 % des Français estiment qu’une œuvre de patrimoine est avant tout une œuvre… culte. Ainsi, les films identifiés comme “patrimoine” vont des Choristes au Nom de la rose, en passant par Le Huitième Jour, Gran Torino ou encore Django Unchained. Malgré le flou autour de la définition du patrimoine, 87 % des interrogés déclarent en avoir visionné en 2025 (88 % en 2024), tandis que 52 % estiment ne pas avoir de préférence avec les œuvres récentes (comme en 2024).
À noter également certaines variations selon l’âge : naturellement, 75 % des plus de 55 ans affirment regarder un film du répertoire pour l’envie de le revoir, contre 65 % des 35-54 ans et 40 % des 18-34 ans. En revanche, seuls 9 % des 55 ans et plus déclarent visionner du patrimoine sur un conseil, contre 19 % pour les 35-54 ans et 35 % pour les 18-34 ans.
Et si la télévision gratuite est toujours le média dominant pour cette typologie de film (66 %), elle baisse de 14 points par rapport à 2019. À l’inverse, la vidéo à la demande a progressé de 19 % à 36 % en six ans. Le cinéma est quant à lui passé de 12 % à 17 %.
2024 : retour à la normale ?
Après un exercice 2023 historique, à 4,4 millions d’entrées – porté en grande partie par les ressorties de Titanic et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (respectivement 520 000 et 413 000 entrées) –, le cinéma de patrimoine a rassemblé 3,9 millions de spectateurs en salles en 2024, affichant son deuxième plus haut niveau depuis 20 ans. Cela représente 2,1 % des entrées totales, engrangées par 28,7 % des films en exploitation (2 900 sur 10 090). La performance à la séance est également en baisse, passant de 36 à 33 entrées par séance (e/s), mais reste au-dessus des 31 e/s enregistrées en moyenne entre 2015 et 2024, là où la moyenne d’un inédit s’établit à 20 e/s.
Sur l’année écoulée, un titre de patrimoine bénéficie en moyenne de 40 séances, soit son deuxième plus haut niveau de la décennie, derrière les 45 séances en moyenne de 2023. Certaines tirent mieux profit de cette exposition, comme les films américains qui, s’ils représentent 31,2 % de l’offre de répertoire, occupent 37,6 % des séances pour 46,9 % des entrées ; les titres français représentent quant à eux 42,5 % de l’offre pour 36,3 % des séances et 28,2 % des entrées.
À noter que toutes ces données amalgament les séances scolaires et les ressorties, ces dernières, au nombre de 138 en 2024 – dont 68 dans le cadre d’une d’une rétrospective –, ont représenté 18,4 % des entrées totales du répertoire.
Enfin, si les ventes physiques continuent de chuter au fil des années (12,2 millions en 2009 contre 3,9 millions d’unités en 2024), la part de patrimoine, elle, ne cesse d’augmenter. Elle a ainsi atteint 33 % l’année dernière, son niveau historique.


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