Le Syndicat des cinémas d’art de répertoire et d’essai réagit à la démission d’un directeur de cinéma.
Après la démission du directeur du cinéma municipal de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), dans la programmation duquel le maire voulait imposer Sacré Cœur, le docu-fiction distribué par Saje, devenu un phénomène tant par son succès (450 000 entrées) que les polémiques l’entourant, le Scare défend la liberté d’éditorialisation des salles.
Voici le communiqué du Scare in extenso :
« Le Scare manifeste son soutien à Thomas Petit, directeur de la salle de cinéma municipal Rutebeuf de Clichy qui a démissionné suite aux pressions directes exercées par le Maire pour la programmation du film Sacré Cœur.
Sorti en salles il y a quelques semaines, ce film a suscité la polémique au sein même des milieux catholiques, compte tenu de son caractère prosélyte et les soutiens dont il a bénéficié au sein de la sphère médiatique la plus réactionnaire. Le journal La Croix s’est notamment inquiété que le film, de par ses choix d’intervenants et son orientation, contribue à banaliser les idées de l’extrême-droite.
En tant que syndicat des cinémas d’art et d’essai regroupant un large spectre d’établissements (salles privées, associatives, municipales), le Scare s’inquiète de cette dérive consistant à exercer des pressions auprès des responsables de salles dont le travail consiste au quotidien à défendre la diversité des œuvres et l’esprit critique, dans un partage des émotions porté par une réelle exigence esthétique. Les salles de cinéma ont vocation à être des lieux qui nous rassemblent dans un monde de plus en plus clivé et soumis aux crispations identitaires.
Elles sont centrales dans les communes : à la fois lieux de culture, d’animation et créateurs de lien social. Une bonne collaboration avec les élus est indispensable quel que soit le statut du cinéma : privé, associatif ou public. Le soutien des collectivités territoriales est bien souvent essentiel.
Cependant, nous dénonçons toute ingérence des élus dans la programmation des salles et resterons vigilants quant à ce genre de pratiques. La programmation doit être un geste libre et éclairé, correspondant à un travail d’éditorialisation qui répond à des règles professionnelles précises, et qui repose sur un lien de confiance avec nos spectateur.ices. Nous ne céderons pas sur cette exigence. »
Contactée par Boxoffice Pro, la mairie de Clichy-la-Garenne, n’a pas souhaité répondre.


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