Grand Écran agrandit Le Lido à Limoges

© Grand Écran

Le 3 octobre, après 10 mois de travaux, le cinéma art et essai emblématique de la capitale limousine a retrouvé son public. 

Si la rénovation était envisagée de longue date – les derniers travaux remontant à plus de 30 ans –, le casse-tête semblait insoluble pour Gérard Valleron, ami d’enfance de Michel Fridemann, qui accompagne Grand Écran depuis quarante ans : « Depuis des années, il réfléchissait à la possibilité de moderniser le Lido et de le rendre accessible aux PMR », note Virgile Fridemann, qui dirige le groupe aux côtés de ses deux frères, Philippe et Sacha. La solution s’est présentée à la suite du Covid, lorsque la boîte de nuit installée dans l’ancienne chaufferie du cinéma a fermé ses portes, permettant au Lido de se doter d’une quatrième salle.

Désormais, un ascenseur extérieur donne accès au hall ainsi qu’aux trois salles situées en sous-sol. La façade s’est adaptée, regagnant, à l’image de l’ensemble du bâtiment, « son esprit Art déco ». À l’intérieur, les spectateurs sont reçus dans un hall accueillant, qui a triplé de volume en retrouvant son entrée historique, avec « un comptoir et un espace façon “salon de thé”, afin que le public puisse faire vivre le lieu et se détendre avant ou après les séances, précise le directeur du groupe. C’est le temple de l’art et essai à Limoges, il était crucial de conserver une enveloppe chaleureuse et intimiste, en phase avec notre public. » Du côté des salles, si le rétrofit des projecteurs xénon n’a pas pu être opéré dans l’immédiat, le son a évolué du 5.1 au 7.1. Les rangées de fauteuils ont été espacées au profit d’un nouveau gradinage, et les sièges changés, à l’exception de ceux de la salle 1 qui ont bénéficié d’un reconditionnement par Cofrancel. Malgré l’ajout d’une nouvelle salle, la capacité totale du cinéma a été abaissée, passant de 670 places à 530, toujours dans l’optique de proposer davantage de confort aux spectateurs. Quant au joyau du cinéma, la fresque classée inscrite sur le plafond voûté de la grande salle, elle aussi a pu bénéficier d’une restauration intégrale. 

© Grand Écran

Cette rénovation arrivait à point nommé pour le Lido, souffrant de problèmes d’isolation, de réseaux « interminables » et d’une ancienne chaudière à gaz, indique Virgile Fridemann : « Les charges devenaient insoutenables dans l’équation, et les problèmes de plus en plus fréquents. » Désormais doté d’une clim réversible et de pompes à chaleur, l’établissement a profité de ses travaux pour retravailler son isolation. 

Déjà 100 % art et essai, le cinéma profitera de sa salle supplémentaire pour passer de 2 à 3 labels, en tentant de décrocher le Recherche et Découverte, tout en étant par ailleurs labellisé Europa Cinemas. Le nombre de titres et de séances augmentera, de même que la durée d’exploitation des films : ceux-ci passeront en continuation au Grand Écran centre-ville au bout de trois à quatre semaines d’exploitation – contre deux ou trois semaines  auparavant. Ce multiplexe de 14 écrans, généraliste, accueille également une programmation “auteur”.

Avec ces changements, sans répercussion sur les tarifs, Grand Écran vise les 100 000 entrées en vitesse de croisière au Lido, loin devant les 70 000 tickets annuels réalisés avant Covid. De quoi favoriser encore davantage la cinéphilie des Limougeauds, d’autant plus que quatre salles du Grand Écran Ester – un autre multiplexe de 14 écrans situé en périphérie de la ville –, entreront en travaux dans les semaines à venir. Et les projets de Grand Écran ne s’arrêtent pas là, puisque le circuit s’apprête à ouvrir un treizième cinéma à Fontenay-le-Comte, le 19 novembre… « Après cette phase de développement importante, l’heure est à la bonne gestion et à la reconquête du public », indique le dirigeant.

Le hall rénové © Grand Écran

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