Uniciné, qui regroupe les principaux circuits privés, dénonce plusieurs « biais méthodologiques » dans la récente analyse qui a comparé la fréquentation des cinémas de proximité et des établissements de la grande exploitation dans les grandes agglomérations françaises.
Pour rappel, cette étude livrée par le cabinet Hexacom à la demande du Syndicat des cinémas de proximité, avait été dévoilée en marge du Congrès des exploitants en septembre dernier. L’union des cinémas, présidé par Olivier Grandjean – et qui revendique être le premier syndicat de cinémas français en termes d’écrans –, réfute la méthodologie employée dans l’étude et, dès lors, sa conclusion « selon laquelle “les difficultés que rencontre actuellement la grande exploitation dans les grandes agglomérations ne peuvent être imputées aux cinémas de proximité” ».
Ci-dessous, leur communiqué reproduit in extenso :
Pour une analyse complète et partagée de la réalité du marché cinématographique
Le modèle français en matière de cinéma est un formidable succès : le maillage territorial, la diversité de l’offre, la curiosité des spectateurs sont une incroyable richesse et une véritable fierté nationale. Ce modèle est resté efficient au fil des années parce qu’il a su s’adapter en tenant compte de réalités territoriales et d’usages incontestables, accrédités par les études du CNC. Il est absolument essentiel de préserver cette qualité d’analyse, partagée par tous les opérateurs du secteur, au service de l’intérêt général.
Le Syndicat Uniciné a ainsi pris connaissance de l’étude réalisée par le cabinet Hexacom à la demande du Syndicat des Cinémas de Proximité, intitulée « « « Analyse comparative de la fréquentation des cinémas de proximité et des établissements de la grande exploitation dans les grandes agglomérations françaises sur la période récente »» », datée du 29 août 2025.
S’il salue toute initiative visant à éclairer le débat public et à mieux comprendre les dynamiques du marché cinématographique, Uniciné ne peut, en l’état, valider les conclusions de cette étude. Plusieurs biais méthodologiques importants en limitent la portée et la robustesse :
- Un périmètre d’analyse faussé : les établissements Art et Essai, et les établissements indépendants généralistes de 4 écrans et plus avec moins de 70 % de séances Art et Essai/an, pourtant nombreux au sein des grandes agglomérations, ont été exclus du champ étudié.
- Une hiérarchisation erronée des zones urbaines : le poids des cinémas de proximité au sein des unités urbaines repose uniquement sur leur nombre de salles et ne prend pas en compte leur fréquentation alors que ce paramètre est essentiel à la mesure de leur impact réel sur le marché.
- Des évolutions de périmètre ignorées : les nombreuses ouvertures, fermetures ou extensions intervenues pendant les périodes de référence de l’étude n’ont pas été intégrées, alors qu’elles modifient les dynamiques locales. Cela fausse le constat final.
Dans ces conditions, la conclusion selon laquelle « les difficultés que rencontre actuellement la grande exploitation dans les grandes agglomérations ne peuvent être imputées aux cinémas de proximité » ne peut être considérée comme démontrée et nous réfutons cette analyse.
Uniciné appelle à une méthodologie reconnue par tous, transparente et fondée sur des données exhaustives et objectives, partagées et incontestables, afin que les politiques publiques et les débats professionnels reposent sur une base solide. Les cinémas, grands ou petits, urbains ou ruraux, font partie d’un même écosystème culturel et économique. Une analyse partielle ne peut rendre justice à cette réalité.
Dans ce contexte, Uniciné réitère sa confiance dans le CNC et le comité de concertation Exploitants-Distributeurs afin de travailler de manière sereine et constructive sur ces sujets complexes.
Les membres du syndicat Uniciné – Union des Cinémas : Pathé, CGR, UGC, Cinéville, mk2, Kinepolis, Grand Rex, Megarama


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