Lors des Rencontres nationales art et essai de Cannes en mai dernier, le CNC se réjouissait que le nouveau classement n’ait créé aucune distorsion entre catégories de salles. La liste des cinémas classés permet désormais de nuancer les chiffres.
Depuis le 18 juin, les cinémas ont reçu leur notification de classement, établi par les commissions régionales, la première depuis la refonte du dispositif de soutien aux salles art et essai. Au-delà de chaque cas particulier – et de certaines déceptions –, le cabinet Hexacom a étudié les chiffres dans leur ensemble et évalué les montants moyens d’aide en fonction de la catégorie du cinéma, d’après la liste détaillée publiée par le CNC.
En 2025, 1 304 établissements bénéficient du classement, soit 4 de plus qu’en 2024, pour une part de 64 % du parc cinématographique français. 78 % des cinémas classés affichent au moins un label. Comme chaque année, c’est celui du Jeune Public qui est, de loin, le plus représenté, à hauteur de 73 % du parc art et essai, tandis que le label Patrimoine et Répertoire concerne 43 % et le label Recherche et Découverte 20 % des établissements classés. Hexacom note par ailleurs que 24 % des cinémas classés ont reçu le nouveau label Court Métrage, et 18 % le nouveau label 15-25 ans. Le cabinet d’études spécialisé dans le cinéma et l’audiovisuel note enfin que 5 % du parc art et essai, soit 71 établissements, cumulent l’ensemble des cinq labels.
Le montant total des subventions distribuées – avant avis de la commission nationale sur les éventuels recours – s’élève à 19,6 M€ (+600 000 € par rapport à l’an dernier, notamment après le renfort de l’enveloppe allouée annoncé en mai dernier), avec une moyenne d’environ 15 000 € par cinéma (contre 14 600 € en 2024). Dans le détail, les établissements des catégories A et B ont perdu en moyenne 2 000 € par rapport à 2024 (-5%), tandis que la subvention moyenne des cinémas des catégories C, D et E progresse, la hausse la plus significative étant observée sur la catégorie C (+1 200 € en valeur absolue et +7% en valeur relative).

« En tout état de cause, les conséquences de cette première phase de la réforme du classement sur les montants globaux s’avèrent relativement limitées, même si des variations importantes – à la hausse comme à la baisse – ont pu être observées au cas par cas », commente en conclusion Sophie Girieud. La consultante du cabinet Hexacom rappelle en outre que les impacts réels de la réforme ne pourront être évalués qu’au terme de sa seconde étape, le système de pondération des films n’étant mis en œuvre qu’à partir du classement 2026.
En attendant, les cinémas ont jusqu’au 20 juillet pour éventuellement faire appel de leur classement 2025 – perte d’un label, montant de la subvention, note attribuée… –, en motivant leur demande de réexamen par des éléments précis et justifiés auprès du CNC.


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